Basket-ball

Philip Szanyiel : 14 années avec l’équipe de France conclues devant la Dream Team 92

Philip Szanyiel : 14 années avec l’équipe de France conclues devant la Dream Team 92
L'équipe de France devant le village olympique de Los Angeles en 84. De gauche à droite, Georges Vestris, Benkaly Kaba, Stéphane Ostrowski, Richard Dacoury, Patrick Cham, Jean-Michel Sénégal, Greg et Eric Beugnot, Jacques Monclar, Philip Szanyiel, Hervé Dubuisson et Jean-Luc Deganis. © photo DR
Philip Szanyiel a marqué le basket français des années 80. Retour sur la carrière de joueur du pivot offensif, à la patte gauche au fouetté unique.

Philip Szanyiel, l’un des meilleurs français des années 80, a fait un passage à Clermont, de 2004 à 2006 comme assistant de Jean-Aymé Toupane. Mais voici quelques souvenirs marquants de sa carrière de joueur.

« La fin de carrière internationale rêvée »

Le match en haut de votre hit parade.

Contre la Dream Team 92, en pleine préparation olympique à Monaco (le 21 juillet). Nous n’étions pas qualifiés et elle nous a demandé de faire un match amical. Il n’y avait pas de caméra, pas de retransmission. Mais la salle était pleine à craquer. Pensez, Jordan, Magic Johnson, Bird, Barkley, Drexler, Stockton, Malone, l’amiral Robinson... J’avais annoncé ma retraite internationale juste avant et que rêver de mieux que de finir sa carrière en équipe de France contre les stars, les monstres sacrés de son époque.

Le partenaire qui a le plus compté.

Robert Smith, à Monaco. C’était un joueur d’exception avec une super mentalité, un meneur qui avait l’intelligence de toujours faire jouer les autres avant lui. Quand ça dérapait, il prenait les choses à son compte, remettait tout le monde sur les rails. Il avait une adresse folle et restait une demi-­heure après chaque entraînement pour refaire ses gammes et ses fondamentaux. 

L’entraîneur qui vous a marqué.

Bill Sweek, à Monaco encore. Je sortais de Villeurbanne où nous faisions, nous jouions comme on pouvait. Avec lui, c’était pointu, pro. En plus, il m’a appris à défendre individuellement et collectivement.

« Il y avait Jordan, Ewing, Mullin... Ils n’étaient pas encore vraiment connus. On en a pris 60. »

L’adversaire qui vous a le plus frappé.

Pas un adversaire, mais une équipe aux JO 84 à Los Angeles : les USA. Il y avait Jordan, Ewing, Fleming, Mullin... On ne les connaissait pas vraiment encore. Ils finissaient tous leur cursus universitaire. A notre arrivée à l’aéroport, les douaniers nous montraient la photo de Jordan et nous disaient « bon courage, vous allez jouer contre lui ». Il nous a mis une vingtaine de points. Il était impressionnant physiquement, mais il n’était pas encore le joueur qu’il allait devenir. On en a pris 60, (120­-62, ce qui reste à ce jour la défaite la plus lourde de l’équipe de France), mais on avait perdu le premier match après prolongation contre la Chine, le 2e d’un point contre l’Uruguay et on a joué sans Dacoury et Beugnot, punis par l’entraîneur Jean Luent. 

La 3e mi-temps la plus mémorable.

Quand on s’est qualifié pour la finale de la Coupe des Coupes (ex­-Saporta) avec Villeurbanne, à Den Bosch en 83, avec Alain Gilles comme entraîneur-joueur. On est rentré à Lyon et, là, la fiesta a duré trois ou quatre jours. A Lyon, avec « Gillou », tu étais invité partout, tu rentrais partout. En finale, on a perdu contre Pesaro (111­99).

L’anecdote dont tu n’as jamais parlé.

C’était dans les années 80, je ne sais plus combien (85). Avec Villeurbanne, on avait été éliminé par Kaunas en demi-­finale de la Coupe Korac. Là­-bas, on n’a perdu que de 6 points ­ on en a pris 20 chez nous ­ mais nous avions été bien reçus. Une 3e mi­temps mémorable aussi. Il faisait ­20° dehors, mais quand on est sorti nous n’avions pas froid. « Gillou » a fini au sauna tout habillé. Nous sommes allés à Grenoble les voir pour leur finale perdue contre Barcelone (77-­73). Ils reprenaient l’avion le lendemain à Lyon où on a ramené Sabonis, Kurtinaitis et Chomicius. Dans la voiture, ils ont commencé par arroser la défaite et ils ont dormi à la maison. Les pieds de Sabonis dépassaient de 20 cm du lit et ils ont déjeuné à la bière.

BIO

1960 : Naissance le 23 décembre à Manosque.
1976 : Début de sa carrière en championnat de France. 1976-78 : Avignon.
1978-85 : Villeurbanne.
1985-88 : Monaco.
1988-94 : Mulhouse.
1977 : Première sélection en équipe de France au Tournoi de Sofia. Philip Szanyiel avait 17 ans et 4 mois.
1981 : Champion de France avec Villeurbanne. Son palmarès comme joueur comprend aussi une Coupe de la Fédération en 84, un tournoi des As en 89, une finale de la Coupe des Coupes en 83.
1983 : Elu meilleur joueur français du championnat.

Recueilli par Patrick Quinsat


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