Equipier modèle, Rémi Cavagna l'est à longueur de saison, en se mettant au service de ses leaders à la Deceuninck Quick Step. L'Aubiérois tiendra le même rôle ce dimanche aux championnats du monde, dans le Yorkshire, où il espère contribuer à la victoire de son coéquipier et copain, Julian Alaphilippe.
Vous retrouvez l’équipe de France. Quel sentiment cela vous procure-t-il ?
« Ma dernière sélection remonte à 2017, à Bergen, en Norvège, où j’avais disputé le contre-la-montre, en espoirs. C’est un honneur, la première fois que je fais la course en ligne professionnelle. Et c’est toujours plaisant de porter le maillot de l’équipe de France. »
« Essayer d'éliminer les sprinteurs »
Quel pourrait être votre rôle avec les Tricolores ?
« On va en discuter plus précisément cette fin de semaine (avec le sélectionneur, Thomas Voeckler). Mais je pense que j’aurai à peser sur la fin de course, les quatre-vingts derniers kilomètres. Pour rouler fort et essayer d’éliminer les sprinteurs qui peuvent être dangereux (en cas d’arrivée groupée). Mais tout est possible sur un Mondial. Si une échappée part, je serai peut-être dedans. La course sera longue (284 km), plein de scénarios sont possibles. »
« Que du bonus pour Julian, il a fait une superbe saison »
L’équipe de France va-t-elle tout miser sur Julian Alaphilippe ?
« C’est sûr, c’est tout pour Julian. Ce sera l’unique leader et c’est logique vu la saison qu’il a faite et sa place de deuxième mondial (au classement UCI). L’équipe sera à son service, même s’il y aura peut-être un autre coureur en réserve. Pour Julian, ce n’est que du bonus, il a fait une saison superbe. Mais forcément, il a envie d’aller chercher le titre. »
Rémi Cavagna a terminé très fort la Vuelta, dont il a remporté la 19e étape et espère sur sa forme actuelle peser sur le déroulement des Mondiaux sur route, ce dimanche en Angleterre.
Équipier de Julian Alaphilippe, vous en avez l’habitude à la Deceuninck...
« C’est mon travail, ça me fait plaisir de le faire. Julian est un bon copain. On espère faire briller les couleurs de la France, ramener le maillot (arc-en-ciel) dans l’équipe. »
« Cela va être une course d'usure »
Que savez-vous du parcours des Mondiaux?
« C’est technique, avec beaucoup de virages et de relances. Cela va être une course d’usure. Ce n’est pas un parcours très dur, mais pas si facile non plus. La météo va jouer un rôle important, il faudra s’y adapter, être intelligent. »
Malgré votre 3e place au chrono de la Vuelta, vous n’avez pas été retenu pour le contre-la-montre, seulement sur la course en ligne…
« J’aurai aimé le faire, je ne m’en cache pas. La sélection a été faite par rapport au championnat de France (Benjamin Thomas a remporté le titre, mais Pierre Latour, également sélectionné, n’a fini que 14e, loin de l’Auvergnat, 5e, ndlr). C’est comme ça. J’aurai préféré m’aligner sur le chrono, parce que ça m’aurait débloqué pour la course en ligne. Aux championnats de France, j’enchaîne les deux et j’ai toujours ensuite de super jambes, le dimanche, cela m’aide bien. Le sélectionneur a voulu que je me concentre sur la course en ligne, c’est son point de vue. »
« Un jour, je ferai le chrono du Mondial, à 200% ! »
Au vu de votre forme du moment, vous auriez pourtant pu perfer dans votre spécialité. Qu’en pensez-vous ?
« J’aurai peut-être terminé dans le top 10, voire le top 5. Mais ce qui compte, sur un championnat, c’est le podium. Aux championnats de France, je n’avais pas fait une performance sensationnelle sur les 47 km du chrono. En Angleterre, il y en a 54, on ne peut donc pas savoir… Un jour, j’arriverai à disputer ce chrono au Mondial. Je me serai préparé pour et je serai vraiment motivé à 200 %. Ce jour-là, il faudra vraiment compter sur moi. »
Raphaël Rochette
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