Rugby

McIntyre sur son départ de l'ASM : « J'ai senti que c'était le moment »

McIntyre sur son départ de l'ASM : « J'ai senti que c'était le moment »
Jake McIntyre, qui prépare son retour sur le terrain, avec la Western Force, évoque les raisons de son départ de l'ASM Clermont, début novembre. © BOILEAU FRANCK
Libéré à sa demande, début novembre, de son contrat à Clermont, Jake McIntyre s’apprête à retrouver les terrains en Australie. Avant cela, l’ancienne doublure de Camille Lopez à l'ouverture, qui suit de près les résultats de l’ASM, revient pour la première fois sur les raisons qui l’ont poussé à rentrer au pays.

On a perdu votre trace après l’officialisation de votre retour en Australie. Comment allez-vous ?

« Je vais bien. Je suis actuellement à Perth avec ma nouvelle équipe de la Western Force. J’ai commencé à m’entraîner avec elle juste après le Nouvel an. On avait droit à un mois avant notre premier match, donc il reste trois grosses semaines de préparation. Les journées sont dures, surtout que les conditions ne sont pas évidentes car il fait 40 degrés ici. Je crois que c’est légèrement différent de Clermont (rire). »

Je vous le confirme ! Pas de confinement en Australie ?

« Non, mais ils ont fermé les frontières ce qui, en gros, empêche de voyager. Ma femme et mes enfants sont d’ailleurs à Brisbane, à cinq heures de vol. Ils ne peuvent pas venir où je suis donc c’est un peu difficile pour le moment mais j’espère qu’on pourra bientôt se retrouver. »

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Qu’en est-il de votre fracture au pouce ?

« Ca va aussi. Je me l’étais cassé à Clermont, la semaine qui précédait la 2e journée de Top 14. C’était un mauvais timing parce que j’avais eu une petite élongation du quadriceps la semaine d’avant qui m’avait fait rater le match contre Toulouse. Je revenais et je me suis donc cassé le pouce en faisant du touch rugby à l’entraînement. Je me suis fait opérer à Clermont et j’ai eu trois broches pendant deux mois. La rééducation est assez lente à cet endroit mais maintenant ça va. »

 

«Franck (Azéma) et Neil (McIlroy). Je dois dire qu’ils ont été incroyablement compréhensifs»

 

Du coup, on ne vous a pas vu de tout le début de saison puisqu’à l’automne, vous avez annoncé votre départ de Clermont. Que s’est-il passé ?

« C’était une décision difficile. Il y a eu tout ce qui est arrivé avec le Covid, des membres de ma famille qui sont tombés malade à ce moment-là. Et puis, il y avait toujours des choses que je voulais accomplir dans le rugby australien. Tout ça mis bout à bout, j’ai senti que c’était le moment. Qu’il fallait choisir entre m’engager à long terme en France ou essayer de rentrer en Australie. J’ai eu une discussion avec Franck (Azéma) et Neil (McIlroy). Je dois dire qu’ils ont été incroyablement compréhensifs. Quand j’ai parlé avec eux, ils ne m’ont jamais mis la pression ou fait me sentir mal. Ils ont eu des mots positifs. Et on en est venu à la bonne décision qui était que je rentre. Je leur suis vraiment reconnaissant. »

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«Evoluer au Michelin, c’est quelque chose dont je me souviendrai toute ma vie»

JakE McIntyre (Ancien ouvreur de l'ASM Clermont)

 

Quelle a été leur réaction quand vous êtes allé les voir ?

« Je pense qu’ils étaient surpris au début mais après avoir parlé, je crois qu’ils ont compris et ils m’ont soutenu. Les choses se sont faites ainsi. J’avais une très bonne relation avec Franck et je lui suis reconnaissant de m’avoir offert l’opportunité de jouer pour Clermont. »

 

Dans quelle mesure le confinement que vous avez vécu en France a-t-il pesé dans votre décision ?

« Difficile à dire mais ça a forcément compté. 2020 a été une année étrange pour beaucoup de monde, je crois. J’étais en France depuis plus de trois ans, à Agen, puis à Clermont. Ma femme et moi avons eu un deuxième fils fin 2019 qui est né à Clermont et nos familles n’ont pas pu passer du temps avec lui ou le voir grandir. Je suis convaincu d’avoir pris la bonne décision. Nous avions des problèmes à régler et on a pu passer Noël avec notre famille. J’étais vraiment heureux de voir mes enfants évoluer en famille à nouveau. C’est très important pour moi. »

 

Votre expérience à l’ASM s’est donc terminée de manière prématurée. Vous vous souvenez de votre dernier match ?

« C’était un match amical contre Bordeaux. Un bon match d’ailleurs. Et mon dernier en compétition… Ah oui, c’était à Agen, notre première victoire bonifiée ! Derrière, je me souviens qu’on préparait Toulon et le premier confinement est intervenu. Et la saison a été annulée. Encore aujourd’hui, j’ai du mal à réaliser que tout ça est arrivé. C’est dingue quand j’y repense.  »

Jake McIntyre, ici à Tulle, en amical contre l'UBB, pour ce qui reste son dernier match de rugby.
 

Quel bilan tirez-vous de votre passage à l’ASM ?

« J’ai adoré mon temps à Clermont. J’avais de très bonnes relations avec tout le monde, je me sentais parfaitement à l’aise. Au niveau rugby, je dirais que frustrant est vraiment le bon mot. J’ai très bien commencé, j’avais l’impression de produire un bon rugby et je sentais que Clermont me faisait vraiment franchir une étape par rapport à Agen. Pour moi, l’ASM est une des meilleures équipes du monde, je la mets dans la même catégorie que le Leinster ou les Saracens. Je sentais que je pouvais apporter quelque chose à l’équipe. Après la Coupe du monde, je n’ai peut-être pas joué autant que je l’aurais voulu mais j’avais le sentiment de pouvoir encore accomplir beaucoup de choses avec l’équipe si j’étais resté. »

L'ASM Clermont a trouvé la nouvelle doublure de Camille Lopez à l'ouverture

 

 

Si vous deviez garder une chose de Clermont ?

«  Le stade Michelin ! Honnêtement, c’est un endroit tellement incroyable pour jouer. Evoluer dans ce stade plein, c’est quelque chose dont je me souviendrai toute ma vie. Les supporters, les chants, le bruit, c’est vraiment différent des autres stades. Quand on y pénètre, il y a comme de l’électricité. Ca donne tellement envie de jouer, surtout quand on porte le maillot de l’ASM ! »

 

On peut voir sur les réseaux que vous continuez de supporter l’équipe. Avez-vous regardé ses derniers matchs ?

« Oui, j’ai vu celui contre Pau l’autre jour. C’était un match spectaculaire. Comme j’ai dit, j’ai de très bonnes relations avec tout le monde et j’espère qu’ils auront plein de succès. Il y aura toujours un lien et je serai supporter de l’ASM pour toujours. »

Ce que les coachs avaient mis en place cette année, notamment dans le jeu d’attaque, était vraiment intéressant"

 

Vous la voyez comment cette saison pour vos anciens coéquipiers ?

« Je pense qu’ils peuvent aller loin. Je suis d’ailleurs frustré de ne pas avoir pu continuer avec l’ASM parce je sentais que ce que les coachs avaient mis en place cette année, notamment dans le jeu d’attaque, était vraiment intéressant. Un jeu qui donne de la confiance et permet de marquer beaucoup de points. L’équipe n’est pas encore à 100 % mais elle va progresser. Il y a beaucoup de blessures actuellement mais quand elle aura réintégré tous ses joueurs, elle redeviendra une équipe dangereuse. »

 

Et votre ancien club d’Agen ?

« Pour eux, l’année est difficile. Cela me fait mal pour eux car j’ai toujours de bons amis là-bas. Chaque année, il fallait se battre pour se maintenir mais là, ils ont eu des blessures. Avec les joueurs qu’ils ont perdu et le recrutement, je ne pense pas que c’était la meilleure équipe. La fin de saison va être longue et difficile. »

 

Vous reverra-t-on un jour jouer en Europe ?

« Pour le moment, je suis vraiment focalisé sur ce que je vais pouvoir faire avec la Western Force. J’ai de grandes ambitions dans mon pays et je ne suis plus si jeune (il a 26 ans, Ndlr), donc... »

 

Deux saisons clermontoises tronquées
Après deux saisons à Agen, Jake McIntyre en a vécu autant à l'ASM mais elles ont été nettement plus tronquées. Lors de sa première, en 2019-2020, l'Australien a profité à plein de l'absence de Camille Lopez (à la Coupe du monde), disputant 20 matchs dont 9 comme titulaire. La fin prématurée de la saison de rugby en mars a coupé ses débuts prometteurs. Cette saison, il n'a pas disputé la moindre minute, ratant les premières rencontres en raison d'une élongation puis d'une fracture du pouce. Avant son retour surprise en Australie...

Propos recueillis par Frédéric Verna


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1 commentaire

titusbrennus a posté le 14 janvier 2021 à 17h38

Un bon gars , que j’avais trouvé bon dans ses premiers matchs à l’ASM Dommage, mais le mal du pays, ça ne se discute pas... Bon vent à lui et puis j’aime bien les Australiens : ils sont sympas !

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