Un Clermontois aux Europe de cross, la chose est courante. Le fruit d’une tradition des labours. Mais deux aux Mondiaux... Une grande première ! Surtout, un saut de niveau jusque dans un monde confisqué où chaque année le meilleur Européen vient se cogner aux portes d’un top 20 exclusivement africain.
Par le passé, quelques Clermontois ont chaussé les pointes sur cette planète d’exception : en 2017 Alexis Phelut, junior à Kampala (71e), et plus loin encore, en 2015 en Chine, Timothée Bommier, senior à Guiyang (78e).
Ce samedi en Serbie, deux U20, tous deux d'avril 2005, tous deux troisièmes aux France sur le circuit tarnais de Cap’Découverte, endosseront la tunique bleue. Comme à Jérusalem, en juillet 2023, aux Europe cadets sur le 2.000 m steeple. Là où la Clermontoise Margot Dajoux mettait en contact le Briviste et futur étudiant en STAPS, Théo Penard, avec le CAA. Le Corrézien prenait sa licence auvergnate en septembre dernier. Et intégrait le groupe Bringer-Simoneau où infusent les jeunes talents.
Penard. Troisième junior aux championnats de France de cross 2024 dans le Tarn.
Reste que, à l’heure de la déclinaison des objectifs belgradois, le « houlà ! » de la Stadiste aux 8 sélections donne la hauteur du sommet qui l’attend : « J’aimerais faire une bonne place européenne et au général, un top 60 ».
Margot Dajoux est la plus capée du contingent U20 français : « C’est en effet un avantage ; cela enlève du stress ». Et elle était aux Europe de Bruxelles en décembre dernier. « Mais là, je pense que la densité est beaucoup plus forte. Je courrai à ma main et j’en garderai pour la fin de course ». Seule certitude : « je prendrai plus de risques qu’aux France ».
« Le travail paye »
Sur l’herbe du Parc de l’Amitié, l’accrocheuse Volloroise répondra de fait à l’ambition fédérale, « la meilleure place par équipes, c’est-à-dire mieux que 10e ». L’échelon retenu chez les garçons. « Top 8, ce serait pas mal », considère Théo Penard, qui, pour sa toute première fois mondiale visera « une entrée dans les 10 européens et, après, un top 50 ».
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« Renouer avec le niveau international, ça fait du bien. Ça me manquait », apprécie le néo-Clermontois, ravi de ses nouvelles conditions d’entraînement. « Margot avait raison », salue-t-il, la rejoignant dans le discours : « le travail paye ». Et d’autres qualités, faveur au terrain dur, sens du finish, persévérance et mental. Des atouts bienvenus aux Mondiaux.
Michaël Gras. « Il y aura deux Auvergnats et demi à Belgrade », sourit Jean-François Pontier. Le technicien fait allusion à Michaël Gras. L’athlète né à Lormont en 1991 vit en effet depuis 2017 à Clermont, où il s’entraîne sous la houlette du coach clermontois et travaille comme anatomopathologiste au CHU Estaing. Licencié, à l’instar de son frère Damien, à Alès Cévennes Athlétisme, le champion de France de cross long au Garric, renoue avec un rendez-vous mondial qu’il avait connu le 30 mars 2019 à Aarhus au Danemark (71e).
Jean-François Pontier (Direction technique FFA)
"Aux championnats du monde de cross, finir dans les 10-15 est une très grosse perf pour un Européen".
La différence entre championnats d’Europe et du Monde ?
Ils sont dominés par les meilleurs mondiaux : les Africains, Kényans, Éthiopiens, Ougandais… Finir dans les 10-15 est une très grosse perf pour un Européen.
18 Français dont 10 juniors retenus ?
D’abord parce que le cross est une tradition française. Ensuite, là, ça rentre dans le cadre de la formation des jeunes. Et puis il y a la proximité. En Australie, l’an dernier, la France n’a envoyé personne.
Quel potentiel 2024 ?
Pour un senior, rentrer dans les 40 serait déjà une très belle place. La différence est encore plus grande chez les jeunes. Les U20 par équipes ? Dans les 2 premiers européens et 6-7 mondiaux.
Francis Laporte
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