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Berthon (Rebellion) «méritait beaucoup mieux» que la 4e place aux 24 Heures du Mans

Berthon (Rebellion) «méritait beaucoup mieux» que la 4e place aux 24 Heures du Mans
Nathanaël Berthon devra encore patienter avant de connaître la joie d'un podium au Mans. Il a manqué moins d'une minute au Clermontois et à ses coéquipiers pour se hisser sur la troisième marche, avec la n°3 de Rebellion Racing. © Jose Mario Dias
Deuxième de la course à l'issue de son ultime relais, Nathanaël Berthon se voyait enfin accéder au podium des 24 Heures du Mans après sa 5e place de l'an passé. Mais la Rebellion R13 est sortie de piste, une heure avant l'arrivée et le Clermontois s'avoue "très déçu" que son équipage ait raté une si belle opportunité, surtout pour la dernière course du team suisse en endurance. L'Auvergnat, 31 ans, va devoir retrouver un volant pour revenir au Mans, l'an prochain.

Au lendemain de votre 4e place aux 24 Heures du Mans, comment vous sentez-vous?

C'était très éprouvant comme course, j'ai vraiment tout donné. Le réveil a été difficile, j'ai mal partout. Je suis un peu détruit physiquement.

Et mentalement?

J'ai les boules. Je suis très déçu de ce résultat, parce qu'on méritait beaucoup mieux. Quatrième, c'est la place du con. Et pour ma part, cela fait deux ans d'affilée que le podium m'échappe, à cause d'une sortie de piste d'un coéquipier (l'an dernier, le Clermontois avait dû se contenter d'une 5e place au scratch, ndlr).

On était confiant. On était plus dans le contrôle de la course que dans l'attaque et ça fonctionnait bien comme stratégie

Votre Rebellion-Gibson pointait à la deuxième place, quand vous avez cédé le volant après votre dernier relais. On comprend votre amertume...

On était confiant. On était plus dans le contrôle de la course que dans l'attaque et ça fonctionnait bien comme stratégie. Quand je donne la voiture, je me suis dit : "au mieux, on fait deuxième et au pire troisième". Mais après il y a eu une petite erreur de Louis (Delétraz) qui a coûté cher.

«Au final, il nous a manqués 40 secondes»

Le pilote genevois est sorti de piste, une heure avant l'arrivée et votre équipe a perdu beaucoup de temps...

Il tape un peu, mais la voiture n'est pas trop endommagée. S'il n'y avait eu que ça... Hélas, après, elle ne redémarre pas dans les stands. On avait des soucis d'embrayage et on perdait à chaque fois une dizaine de secondes au pit stop. La voiture repartait quand même. Là, c'était la dernière fois qu'on devait s'arrêter et ça ne l'a pas fait. Il y a eu un peu de panique quand la voiture n'a pas redémarré. L'équipe n'a pas fait les bons choix. C'est facile à dire après coup, mais voilà le podium nous a échappés. Au final, il nous a manqués 40 secondes. Franchement, c'est dur. Il faut l'accepter, mais c'est très difficile.

En voulez-vous à votre coéquipier d'avoir commis pareille erreur?

Non, je ne veux pas blâmer Louis (Delétraz). Il s'est fait surprendre dans (le freinage à) Indianapolis. C'était ses premiers Le Mans et il a fait un gros boulot. Faire une faute, ça peut tous nous arriver. Et les 24 Heures, c'est une course tellement exigeante, ça va tellement vite. La concentration demandée est énorme. On peut faire une petite erreur d'inattention.

«Un grand merci à Rebellion»

Votre n°3 a été éjectée du podium, mais l'autre Rebellion R13, la n°1, a terminé deuxième derrière l'une des deux Toyota...

C'est comme une victoire. Faire deuxième au Mans avec un team semi-privé, c'est exceptionnel. Oreca (le partenaire technique de Rebellion, ndlr) a fait un travail formidable, nos voitures étaient vraiment rapides. Jamais une équipe privée n'a été aussi vite au Mans. Cette deuxième place n'a vraiment pas été volée, elle est due à de la performance.

C'était vos deuxièmes Le Mans avec Rebellion Racing et aussi votre dernière course avec l'équipe suisse, puisqu'elle arrête l'endurance...

Oui et j'espère qu'ils reviendront un jour; ils ont tellement apporté à notre sport et à l'endurance en particulier. C'est plus qu'un grand merci que je leur adresse. Ils se retirent, c'est dommage. J'aurai aimé que ça continue.La Rebellion R13 Gibson de Romain Dumas, Nathanaël Berthon et Louis Delétraz occupait la deuxième position jusqu'à une heure de l'arrivée. Une erreur du jeune Genevois Delétraz a coûté très cher au second équipage du team suisse.

Le Mans, ce n'est pas qu'une question d'aller vite; il faut être fiable, ne pas abîmer la voiture et arriver au bout.

Pour revenir au Mans, il va falloir que vous retrouviez un volant. Avez-vous des contacts?

Rien du tout. Je suis à pied tout de suite. Mais, même sans beaucoup de roulage, j'ai fait une course solide. J'ai montré que je roulais à un bon rythme, sans faire d'erreur, qu'on pouvait compter sur moi. Le Mans, ce n'est pas qu'une question d'aller vite; il faut être fiable, ne pas abîmer la voiture et arriver au bout. Si on veut gagner, il faut réunir tout ça. Moi, j'ai fait ce qu'il fallait. J'ai donc bon espoir qu'on me confie un bon volant l'année prochaine.

«L'endurance a de grandes années devant elle»

Plusieurs constructeurs sont intéressés pour revenir en endurance. Il y aura peut-être des ouvertures pour vous...

Côté français, Alpine va repartir l'an prochain. Pour l'instant, je n'ai rien avec eux, mais pourquoi pas; ça peut être une solution. Il y a aussi Peugeot qui reviendrait l'année d'après. Il y aurait du développement à faire et moi j'adore ça. Ce serait génial de pouvoir rejoindre Peugeot. Et puis d'autres constructeurs vont venir avec les nouveaux règlements qui vont sortir. Je pense que l'endurance a de grandes années devant elle et que Le Mans sera de plus en plus passionnant. J'espère retrouver un bon volant et avoir l'opportunité de gagner un jour les 24 Heures.

 

Propos recueillis par Raphaël Rochette


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