Dix ans du Brennus

Audebert (ASM) : "La fierté d'avoir participé à la conquête de ce premier Bouclier"

Audebert (ASM) : "La fierté d'avoir participé à la conquête de ce premier Bouclier"
Alexandre Audebert se rappelle d'une finale maîtrisée face à Perpignan. © Francis Campagnoni
 L'ancien flanker international a porté le maillot "jaune et bleu" pendant plus de dix ans. Il a joué cinq finales avec ces couleurs. La dernière, en 2010, a été la bonne. 

Que retenez-vous de ce Brennus 2010 ?
Tous les joueurs et le staff, qui ont fait partie de cette aventure, ont cette fierté d’avoir participé à la conquête de ce premier Brennus. Il y a ce sentiment d’appartenance qui est assez fort. Ce sera l’unique première fois. Et surtout, nous avons pu relever ce défi après de nombreuses années d’échec. Par contre, ce qui est étrange, c’est probablement la saison où l’on méritait le moins de gagner ce bouclier. Elle avait été un peu compliquée. On avait eu du mal à se qualifier pour cette finale, que ce soit lors de la phase régulière ou lors des matches de barrage et de la demi-finale. Les saisons précédentes, nous avions dominé outrageusement le championnat de la tête et des épaules. Cette fois-ci, nous avions été dans la douleur toute l’année.

 

Comment aviez-vous vécu cette finale-là ?
Dans ma carrière, j’ai eu la chance de faire cinq finales de Top 14. Et sur ces cinq, chacune a sa propre histoire. Mais il est vrai que celle-ci avait un contexte particulier. Nous enchaînions trois défaites à ce stade de la compétition (2007, 2008 et 2009) et nous étions un groupe en fin de vie avec plein de vieux joueurs… C’était la quatrième qui nous arrivait ensemble et finalement, il y avait eu une forme de « lâcher prise ». Les jours avant cette échéance ont été, paradoxalement, non pas pleinement sereins, mais un peu plus légers que la précédente malgré ce poids de la pression locale. Cette pression qui dégoulinait des murs sans qu’on s’en rende compte… Et puis, en 2010, on était passé pour des cons trois fois… Du coup, une quatrième fois c’était pas grave ! (rires)

 

Qu’aviez-vous pensé de ce match contre Perpignan ?
Le match a été maîtrisé. Je pourrais d’ailleurs faire une comparaison avec la finale contre le Stade Français en 2007. Celle-ci, on l’avait également dominée, mais nous n’avions pas su nous mettre à l’abri, nous n’avions pas su tuer le match. Alors que là, on sentait qu’il y avait une mainmise. Nous avions une énorme défense qui coupait les jambes aux Catalans. On ajoute en plus la non-réussite de Porical face aux perches. Il a raté de nombreux points. Cela aurait pu changer la face du match. Les Perpignanais ont aussi commis des fautes et peut-être qu’ils avaient moins faim que l’année d’avant. C’était un ensemble d’épiphénomènes qui  nous ont donné cette impression, sur le terrain, que « ça allait bien, ça maîtrisait. 

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Il y avait aussi peut-être un goût de revanche puisque vous affrontiez à nouveau Perpignan à ce stade de la compétition…
Oui, il y avait un sacré goût de revanche dans la bouche. C’est évident. Une revanche de pouvoir non seulement encore jouer une finale mais en plus de nouveau contre Perpignan. Est-ce que cela nous a servi afin de trouver de la force pour jouer encore plus fort ? Peut-être. Cela rentre aussi dans les éléments qui font que ça a basculé du bon côté.

 

"C'est lors de notre arrivée en Auvergne que nous avons compris l'impact de notre victoire"

 

Quels souvenirs avez-vous gardé une fois le coup de sifflet final passé ?
Après le match, nous étions entre nous et en famille, nous étions heureux mais nous n’avions pas conscience de ce qui se passait chez nous. Quand nous sommes arrivés dans la région, nous avons pris une grosse claque dans la tronche. Plus on approchait de Clermont, plus on voyait du monde au bord de la voie ferrée… Quand on est arrivé au stade, on ne voyait même plus la rue tant elle était noire de monde…. Et à Jaude… C’était hallucinant. On a compris l’impact que ce titre avait, mais dans une ambiance sereine. C’était simplement des gens fiers et heureux. Tout c’était bien passé. Il y avait une véritable communion. On était même démuni face à tout ça.

 

Vous avez revu le match depuis ?
Oui, bien sûr. On l’a notamment tous revu lors de la rediffusion sur Canal Plus en avril dernier et nous le commentions entre nous, de par le monde, par messages sur le web.

 

Quel a été votre parcours depuis l’arrêt de votre carrière en 2012 ?
J’ai entraîné les espoirs à l’ASM pendant deux ans, ensuite je suis allé donner un coup de main à Vichy et à Aubenas. Puis j’ai raccroché. J’avais envie d’autre chose… Aujourd’hui, je suis consultant auprès de Sud Radio et je travaille à Quantel Medical qui développe, fabrique et commercialise des solutions innovantes en lasers et échographes médicaux à Cournon d’Auvergne. Je suis chef de produits  d’échographes pour le corps et je suis en contact avec des fédérations, des clubs et des médecins. Je m’épanouis pleinement dans cette seconde vie. Il a fallu sortir de ce cocon du joueur professionnel et avoir une vie normale. La vie d'un sportif de haut niveau est extraordinaire, en positif bien sûr, mais aussi en négatif. J’ai donné, j’ai profité, j’ai fait le tour, j’apprécie d’avoir mes week-ends et des vacances ! (rires)


Stéphanie Merzet


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1 commentaire

mulisha a posté le 30 mai 2020 à 22h23

Tu etais surtout un sacree flanker si ce n’est le meilleur!! Alex lapandry suit ton sillage!! Merci pour tout ce que tu as donné à l’asm!!

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