ASM : René Fontès, un visionnaire

Une haute stature doublée d’une classe naturelle. Si l’on devait conserver une image de René Fontès, ce serait sans nul doute celle-ci. Celle d’un homme de conviction, portant beau et toujours tiré à quatre épingles. Un bâtisseur, un visionnaire qui savait ce qu’il voulait, mais aussi capable de reconnaître ses erreurs pour peu que vous exposiez vos arguments.

Clermont, c’est lui

Après une longue et brillante carrière chez Michelin - qui le vit devenir du  directeur du personnel de l’ensemble du groupe - René Fontès est véritablement apparu dans le paysage clermontois en intégrant le club de rugby local, l’AS Montferrand, en 2003. C’est Édouard Michelin, alors patron de la Manufacture, qui était allé le « sortir de sa retraite », comme il aimait à en rire pour remettre l’ASM sur les rails après des années de gabegie. 
Élu président en 2004, René Fontès est allé beaucoup plus loin. Ce dont ce Provençal bon teint était le plus fier, c’est d’avoir changé l’appellation du club, pour imposer le nom de Clermont. « Là, on est enfin clairement identifiable ! », aimait-il à répéter.
Fontes a été l’artisan de l’ouverture spectaculaire sur l’extérieur et les collectivités publiques d’un club longtemps autocentré. Si Clermont s’est imposé sur le terrain, il le doit aussi à Fontes qui a finalement convaincu Vern Cotter de quitter les Crusaders et la Nouvelle-Zélande après une nuit de discussion au téléphone. La modernisation du stade Michelin, considérée comme un exemple en France, s’est aussi opérée sous sa présidence.
Parallèlement à son engagement dans le rugby - il était toujours membre du comité directeur de la Ligue nationale de rugby après avoir été vice-présdient des instances européennes de l’EPCR - René Fontès avait décidé de  servir autrement la cause publique.
Depuis 2008, il était ainsi maire du village provençal d’Eygalières, dans les Bouches-du-Rhône. Il avait transmis le témoin à la présidence du club clermontois à Éric de Cromières en 2013.

Valéry Lefort