Cyclisme

Christian Prudhomme : "Un Tour de France sans selfies ni autographes"

Christian Prudhomme : "Un Tour de France sans selfies ni autographes"
Christian Prudhomme est venu ce samedi 11 juillet à Châtel-Guyon remercier les élus de Riom, Limagne et Volcans (RLV) d'avoir donné leur accord pour le report de la 13e étape du Tour au 11 septembre, à cause de l'épidémie de Covid-19. © Thierry LINDAUER
Décalé de deux mois, le prochain Tour de France reste sous la menace du Covid-19. En conséquence, le public ne pourra pas s'approcher des coureurs, au départ et à l'arrivée des étapes. Christian Prudhomme l'a annoncé ce samedi 11 juillet à Châtel-Guyon, où le directeur du Tour a été reçu par le maire Frédéric Bonnichon et les autres élus de Riom, Limagne et Volcans (RLV).

Deux mois avant que Châtel-Guyon ne reçoive le Tour de France, quasiment à la date initialement prévue de la 13e étape, entre la station thermale et le puy Mary (191 km), Christian Prudhomme est venu rendre visite aux élus locaux et aux amoureux de la petite reine, tous mobilisés pour faire en sorte que le 11 septembre prochain soit une grande fête du cyclisme en Auvergne.

Accompagné du maire de Châtel, Frédéric Bonnichon et des autres élus du territoire de Riom, Limagne et Volcans (RLV), le directeur du Tour de France a enfourché un vélo et pris symboliquement le départ de l'étape, derrière la ligne fraîchement matérialisée à proximité du centre culturel de la Mouniaude.

Après une petite balade jusque dans le centre-ville, suivi par les jeunes (et moins jeunes) cyclistes des clubs de Châtel et de Riom, Christian Prudhomme a évoqué le prochain Tour de France ; la première édition à ne pas se dérouler en juillet, mais en septembre, à cause de l'épidémie de coronavirus.

« Merci aux élus, qui ont tous dit oui (au report du Tour) »

En quoi est-ce important pour vous de venir à Châtel-Guyon, quasiment à la date initiale de la 13e étape du Tour ?

« La première raison pour laquelle je passe dans un certain nombre de villes étapes du Tour, c’est réellement pour dire "merci" aux élus. Parce que lorsque le 14 avril (au lendemain de l’annonce par le Président de la République de l’interdiction des événements jusqu’à fin juillet, ndlr), j’ai appelé tous les élus concernés par le Tour pour leur dire que les dates allaient changer (la 107e édition, prévue du 27 juin au 19 juillet a été reportée du 29 août au 20 septembre, ndlr), tous m’ont dit "oui" immédiatement. Sans eux, on n’aurait pas pu faire le parcours du Tour. Évidemment qu’il faut l’aide des services de l’État, mais il faut des villes de départ et d'arrivée pour faire un parcours, donc des élus. Comme ils ont tous donné leur accord, c’est ma façon de les remercier. »

Entouré des élus de RLV, Christian Prudhomme a inauguré la ligne de départ de la prochaine 13e étape du Tour de France, Châtel-Guyon - Le puy Mary (191 km), reportée au vendredi 11 septembre.

Le Tour devrait normalement en être à sa deuxième semaine. Que ressentez-vous ? N’est-ce pas difficile à vivre pour vous ?

« Non, parce qu’honnêtement je ne m’en rends pas compte. On sait que la saison va reprendre le 1er août. Pour nous, avant le Tour, il y aura le Critérium du Dauphiné, du 12 au 16, avec pour la première fois le grand départ à Clermont-Ferrand. On est sur cet objectif-là, dans l’organisation, comme les grands champions le sont aussi et s'y préparent. En fait, je sais qu’on est en juillet, mais je ne m’en rends pas vraiment compte. »

« Des règles de filtrage au départ et à l'arrivée »

Votre objectif va-t-il être tenu ?

« J’espère bien qu’il le sera dans le respect des mesures sanitaires. Il y aura bien évidement un certain nombre de règles qui seront édictées, de filtrage à l’arrivée et au départ notamment. Elles seront plus précisément définies au fur et à mesure, cela dépendra de l’évolution de la pandémie, bien évidemment. »

Il faut surtout dire aux gens que chacun respecte les gestes barrières, la distanciation physique et mette son masque au passage des coureurs. C’est juste du bon sens.

(reportage vidéo Julien Vellet)

 

Justement, le Covid-19 sévit toujours en France. Avez-vous encore des craintes ?

« Les autorités nous ont demandé de travailler depuis la fin du mois de mars sur deux scénarios différents. L’un largement ouvert, l’autre beaucoup plus resserré. Et sur la capacité à passer de l’un à l’autre. Mais il faut surtout dire aux gens que chacun respecte les gestes barrières, la distanciation physique et mette son masque au passage des coureurs. C’est juste du bon sens. Mais c’est un message essentiel aujourd’hui. »

Le patron du Tour de France a apprécié les échanges avec les jeunes (et moins jeunes) cyclistes du club de Riom. Les coureurs du Team cycliste Châtel-Guyon ont eux aussi été conviés.

On n'aura pas de selfie. Ce ne sera pas la peine de demander un autographe à un champion. Ce serait même totalement inconvenant.

Concrètement, à quelles mesures peut-on s’attendre en septembre prochain ?

« Si le Tour avait lieu aujourd’hui, on porterait tous le masque, bien évidemment. On n'aura pas de selfie. Ce ne sera pas la peine de demander un autographe à un champion. Ce serait même totalement inconvenant. Il y aura une sorte de bulle sanitaire autour des coureurs. Ce sera finalement comme dans la plupart des autres sports. Dans le vélo, il y a une proximité entre le public et les coureurs, mais elle n’existera pas cette année. On y reviendra l’an prochain. »

 

« Un été bleu-blanc-rouge pour les champions »

Avec ce report de deux mois, quels seront les changements pour les coureurs ?

« Juillet ou septembre, ce n’est pas la même chose. La première semaine du Tour est très au sud et il fera sans doute très chaud. Mais la troisième semaine dans les Alpes, ça ne sera sans doute pas le même temps, a priori. Il y a des coureurs qui n’aiment pas la chaleur, d’autres qui aiment le froid. On verra ce que ça donne. La préparation n’est pas la même, non plus. Les stages sont différents des autres années. C’est un été bleu-blanc-rouge pour les champions cyclistes ; ils ne vont pas s’entraîner dans les Canaries... Ils sont dans les Alpes, les Pyrénées, voire en Andorre. Cela va changer aussi parce que certains coureurs marchent à un moment donné et pas à un autre. Cela va être un point d’interrogation de plus. »

Quelques tours de roue en centre-ville pour Christian Prudhomme et les élus, accompagnés de cyclistes locaux, à deux mois de la venue à Châtel-Guyon du Tour de France 2020.

On est presque mi-juillet et aucun favori ne se dégage...

« Le seul qui a dominé le premier mois de course, jusqu’à la mi-mars, c’est Nairo Quintana. Malheureusement, il a été renversé par un automobiliste en Colombie (il y a une semaine, ndlr). J’espère évidemment qu’il sera là (blessé au genou droit, le leader d'Arkéa-Samsic doit observer deux semaines de repos, ndlr). Je prends régulièrement de ses nouvelles auprès d’Emmanuel Hubert, son manager. Mais, en effet, on n’a pas beaucoup d’indications. Puisque, par exemple, le n°1 mondial, Primoz Roglic, n’a disputé qu’une seule course, son championnat national et que les autres n’ont pas encore repris… »

« J'espère qu'il y aura des défaillances »

Vu que le Tour sera abordé après un petit mois de courses seulement, ce qui n'est jamais arrivé, vous vous attendez à des défaillances…

« Non seulement, je m’y attends, mais je les espère, c’est ce qui fait le sel de la compétition. Il est probable qu’il y en ait plus que ces dernières années. Cela ne dérangerait pas du tout l’organisateur que je suis. »

Contexte du Covid-19 oblige, Christian Prudhomme devra prendre des mesures pour qu'il n'y ait pas de proximité entre les coureurs et le public sur le prochain Tour de France, en espérant un retour à la normale en 2021.

Cette étape des volcans peut-elle créer des surprises par sa difficulté ?

« C'est le but, en effet. Il y aura 4.400 m de dénivelé positif. C’est le plus important dénivelé du Tour. Ce ne sera ni dans les Alpes ni dans les Pyrénées, c’est rarissime. C’est quelque chose qu’on souhaite faire depuis des années. Les Alpes et les Pyrénées restent incontournables, mais on veut mettre en valeur les autres massifs, en allant notamment chercher des pentes très raides. »

L’une de nos obsessions, c’est de faire en sorte que les favoris se retrouvent seuls, sans leur train d’équipiers.

Vous les avez trouvées dans le Cantal...

« Dans le final, par le col de Néronne, le village du Falgoux et le puy Mary, il y a au moins cinq kilomètres à 10, 11, voire 12 %. Des pentes qui font aujourd’hui des différences entre les champions. Il faut que cela monte très fort pour qu’ils attaquent et que les équipiers ne puissent plus suivre. L’une de nos obsessions, c’est de faire en sorte que les favoris se retrouvent seuls, sans leur train d’équipiers. Cette étape a été conçue pour ça. »

 

Propos recueillis par Raphaël Rochette


COMMENTEZ CET ARTICLE

3 commentaires

Pierre Martin a posté le 13 juillet 2020 à 07h51

Mettre un masque au passage des coureurs !!! pourquoi pas aussi un scaphandre !!! je resterai à la maison .

Je réponds J'alerte

Le Dragonvert a posté le 12 juillet 2020 à 07h33

Et comme d'habitude, Riom est - loin - derrière Châtel ... M. Pécoul, il serait temps d'apprendre à pédaler un peu plus vite pour que Riom rayonne à nouveau ! ?jaipaslesmannettes

Je réponds J'alerte

CLERMONT FOOT 63

Gagnez vos places !
Jouez et gagnez vos places pour le match CF63 vs Reims

JOUEZ & GAGNEZ