Giro : Bardet signe un bon chrono, Alaphilippe garde des forces sans tomber dans le ridicule

Ça va mieux, beaucoup mieux même pour Romain Bardet sur le 107e Giro. Lors du premier contre-la-montre individuel de ce Tour d'Italie, entre Foligno et Pérouse (40,6 km), qu'a remporté le Slovène Tadej Pogacar (UAE) avec le maillot rose sur les épaules, le grimpeur auvergnat de la DSM a montré, lui, qu'il avait retrouvé un bon coup de pédales et que ses ennuis gastriques, qui l'avaient diminué lors des deux premières étapes, n'étaient plus que de mauvais souvenirs.

Lui qui n'est pas un spécialiste de cet effort solitaire a tout de même signé une bonne performance en prenant la 18e place de cette 7e étape du Giro 2024, à plus de 44 km/h de moyenne.

 

À l'arrivée, Pogacar, qui s'est imposé à la moyenne de 47 km/h, a dominé l'Auvergnat de près de 3 minutes (2'50" précisément) mais le natif de Brioude a battu de nombreux grimpeurs, qui comme lui n'apprécient pas particulièrement cet exercice.

Tour d'Italie : Julian Alaphilippe tout proche de la victoire, Romain Bardet offensif dans le final [vidéo]

Pas à son aise dans la première partie de ce long contre-la-montre, sur un profil plat qui ne l'avantageait pas, le leader de la DSM-firmenich a en revanche réalisé une bonne fin de parcours.

Bardet a repris notamment une vingtaine de secondes à l'ancien double champion du monde du chrono Filippo Ganna (Ineos), deuxième de ce chrono (à 17 secondes de Pogacar), dans la montée finale sur Pérouse.

 

 

Dans cette ascension jusqu'à Pérouse, longue de 6,6 kilomètres à 4% de moyenne, mais avec des passages beaucoup plus pentus, l'Auvergnat a retrouvé ses jambes de grimpeur pour limiter son débours par rapport aux autres candidats au podium final de ce 107e Giro. 

Bardet : "Je suis content de mon effort"

De bon augure en vue des prochains jours sur des profils montagneux, à commencer par l'étape de ce samedi, qui arrivera en altitude, à Prati di Tivo, au terme d'une difficile ascension, classée en première catégorie (14,7 km à la moyenne de 7%).

"Je suis content de mon effort, soulignait le leader de la DSM face à la caméra d'Eurosport. Franchement, j'avais de très bonnes jambes, je me suis senti super bien. Pour moi, qui ne suis pas un spécialiste, c'est plutôt un bon chrono (...). Il fallait que je sois capable d'accélérer dans la dernière bosse. C'est ce que j'ai fait dans la partie raide. Je suis bien monté. Il m'en a manqué un peu pour relancer sur le haut. Mais pour moi, ça reste globalement bien."

 

Au général, Romain Bardet poursuit sa remontée et gagne quatre places. Il est désormais 14e mais son retard sur le top 10 avoisine seulement la trentaine de secondes.

Pour Julian Alaphilippe, cette journée n'a pas eu le même relief que celle de la veille, à Rapolano Terme, où il a raté la victoire d'un rien (2e de la 6e étape, battu au sprint par Pelayo Sanchez). 

L'ancien double champion du monde sur route a surtout veillé à récupérer de ses efforts de la veille et à garder des forces en vue d'un week-end qui s'annonce ardu, avec deux étapes montagneuses. 

Victoire française sur le Tour d'Italie, Alaphilippe et Bardet sont restés au chaud [vidéo]

Lui qui s'est imposé à Pau, en 2019, sur le chrono du Tour de France, en a gardé sous la pédale et ne s'est classé que 53e de cette étape, à près de 5 minutes de Tadej Pogacar.

Alaphilippe : "Je ne voulais pas être ridicule"

Le maillot rose a en revanche fait très fort, ce vendredi face au chronomètre. "Pogi" a écrasé la concurrence en repoussant loin son dauphin (Geraint Thomas a fini 10e à 2 minutes) et s'annonce plus que jamais comme le grand favori à la victoire finale, à Rome, le 26 mai prochain.

Après une semaine de course, le deuxième du général, Daniel Martinez, compte déjà 2'36" de retard sur le champion slovène et Thomas, qui s'est effondré dans la dernière montée sur son trop grand mono-plateau (66 dents !), est maintenant 3e, dix secondes derrière le Colombien de la Bora-Hansgrohe.

 

Raphaël Rochette